Les changements du PCG 2025 à anticiper pour vos écritures

En tant que comptable d'entreprise, les fins d'année sont toujours chargées. Mais celle de 2024 a une saveur particulière : c'est la dernière avant l'application obligatoire du nouveau Plan Comptable Général 2025 (règlement ANC n°2022-06).

Cette réforme comptable majeure, qui vise la modernisation des états financiers, ne bouleverse pas seulement la présentation de nos liasses fiscales. Elle a un impact direct et quotidien sur notre manière de passer les écritures. Si vous pensiez simplement mettre à jour votre logiciel, détrompez-vous : c'est toute la logique d'affectation de certaines charges et produits qui évolue.

Voici les points clés à anticiper pour vos écritures dès le 1er janvier 2025.

1. La redéfinition stricte du Résultat Exceptionnel

C'est sans doute le changement le plus impactant pour nos saisies quotidiennes. Jusqu'à présent, nous avions une certaine latitude pour utiliser les comptes de la classe 67 et 77.

Avec le PCG 2025, la définition devient restrictive. Pour qu'une opération soit qualifiée d'exceptionnelle, elle doit répondre à deux critères cumulatifs :

1. Être liée à un événement majeur et inhabituel.
2. Ne pas être liée à l'exploitation courante.

Conséquence sur vos écritures : De nombreuses charges que nous classions par habitude en "exceptionnel" (comme certaines pénalités courantes ou dons réguliers) devront remonter en résultat d'exploitation. Il faudra donc revoir la définition de l'écriture comptable pour ces opérations spécifiques et adapter vos schémas d'imputation.

2. La fin du compte "Transfert de charges" (791)

Si vous êtes habitué à solder des comptes d'attente ou à refacturer des frais via le compte 791 "Transferts de charges", attention. Cette technique disparaît purement et simplement pour la plupart des cas courants.

La logique change radicalement :

• Si vous refacturez une dépense à l'identique (remboursement de frais) : on crédite directement le compte de charge concerné (classe 6).
• Si vous refacturez avec une marge ou une prestation distincte : cela devient du chiffre d'affaires (classe 70).

C'est une simplification sur le papier, mais qui demande de modifier vos automatismes de saisie.

3. Une nouvelle présentation du Compte de Résultat

La modernisation des états financiers revoit la structure du compte de résultat pour le rapprocher des standards internationaux. La distinction entre résultat courant et résultat exceptionnel étant modifiée, la lecture de la performance de l'entreprise change.

Pour nous, cela signifie que le plan de comptes de l'entreprise doit être mis à jour pour s'assurer que chaque compte 6 et 7 remonte dans la bonne rubrique du nouveau format des états de synthèse.

4. Impacts techniques et fichier FEC

Ces changements de nomenclature et de classification ne sont pas sans risques pour la conformité technique de vos données.

En modifiant vos schémas d'écritures et en utilisant de nouveaux comptes (ou en abandonnant d'anciens comme le 791), vous modifiez la structure des données qui seront exportées lors d'un contrôle fiscal. Cette transition impactera directement votre fichier des écritures comptables (FEC).

Il est crucial de tester vos exports FEC dès les premiers mois de 2025 pour vérifier que les nouvelles imputations ne créent pas d'anomalies de séquence ou de rupture dans la continuité des méthodes comptables.

Conclusion

Le PCG 2025 est une opportunité de nettoyer nos balances et de rationaliser nos processus. Mais cela demande une préparation en amont. Ne subissez pas la réforme au moment du bilan : anticipez ces changements d'écritures dès maintenant pour garantir une transition fluide.

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